La Colère: ma Vision

Lorraine g Huneault - La colère: ma Vision

Le centre des femmes de Lachute m’a demandé, en 2006, si je pouvais offrir un atelier pour aider les femmes à bien gérer leur colère.  La requête était là et les femmes réclamaient des outils pour s’en sortir.

 Au départ j’ai bâti ce nouvel  atelier  avec grande ouverture.  Quelle  grande aventure vers l’expression profonde de la vie.  Je ne m’attendais pas à tant que cela.  Les sujets choisis sont venus d’instinct et je savais profondément que c’était comme cela que je devais l’offrir.  Les thèmes semblaient évidents et je ne les ai pas discutés intérieurement, je les ai acceptés de fait.

J’ai offert l’atelier au centre et le programme que j’ai proposé a été accepté sans aucune objection.  C’était simple, naturelle et évident, et je savais que je m’engageais dans une nouvelle vision de ma perception de ce que j’avais apprivoisée durant toutes ces années.

J’ai commencé à enseigner cet atelier et déjà au premier cours, ma vie a changé.  Mon regard a vu une toute autre souffrance, une souffrance quotidienne, cachée et honteuse.  La honte de la colère.  Toute la colère réprimée, la colère jugée, la colère qui semblait dire:  ‘je suis méchante’, la colère qui disait: ‘sauve-moi je veux juste mourir’.  Quelle souffrance!!!

Plus je me connectais avec l’énergie de la colère,  toutes mes expériences avec ma clientèle refaisaient surface.  C’est d’ailleurs ce travail qui m’a permis d’offrir ce cours.

Dans le travail thérapeutique que je fais, j’amène les gens à entrer en contact avec leur colère mais réellement en tant que force et à reconnaître qu’ils sont beaucoup plus forts qu’ils n’y paraissent.  Également, lorsque les personnes sont en contact avec cette force, elles se permettent de laisser émerger cette puissance, et elles deviennent courageuses, volontaires et  énergiques.

En enseignant, et cela fait plus de 25 ans, j’ai observé que c’est rarement juste l’élève qui apprend, et cette ouverture à enseigner  m’a permise de recevoir les enseignements nécessaires et à transmettre la connaissance.  Encore une fois, j’ai été bien guidée  et j’ai bien reçu!!!

Cet atelier a eu un grand impact sur les personnes qui côtoient les participantes.  Il provoque un grand éveil et de grandes prises de consciences.  Les participantes deviennent plus vivantes, plus éveillées, plus lucides et sont aussi beaucoup plus responsables de leurs forces et de leur réalité.  Elles s’aperçoivent, en se découvrant, de ce qui se passe consciemment dans leur quotidien, elles apprennent à prendre une certaine distance par rapport à la situation, elles changent souvent d’attitude et de comportement vis-à-vis de leur entourage.

Mes enseignements sont remplis d’un immense respect pour la vie et pour l’être humain.  J’ai été très émue de voir ces femmes devenir plus vraies et avoir moins peur d’elles-mêmes.  J’ai toujours eu un grand plaisir à enseigner à ces femmes qui s’ouvraient et qui reconnaissaient leur force, à observer qu’elles éliminaient le jugement et le sabotage de leur vie, un peu plus chaque jour.

Au début, l’être humain a souvent besoin d’être guidé vers ce qu’il est et même lorsqu’il voit une lueur réelle de sa force, cela lui fait peur.  C’est un travail qui doit être maintenu et qui doit être supporté par une conscience constante.  C’est ardu, mais valorisant.

J’ai appris au fil de mes ateliers que la colère était d’une grande beauté si elle est reconnue et vécue objectivement.

Plus les cours avançaient, plus les femmes  pratiquaient les exercices proposés et l’ouverture se faisait.  Elles adoptaient d’autres comportements et elles changeaient leur regard sur elle-même.  Plus les femmes se réveillaient, se dévoilaient et prenaient conscience de la force qui les habitait et plus elles s’apercevaient que leur colère leur avait permis de survivre.

J’ai su et reconnu que je ne pouvais pas garder cet atelier fermé et limité à un petit groupe.  J’avais vu des femmes revivre, des femmes qui m’ont dit:  ‘Je ne passais pas l’année et maintenant j’ai le goût de faire plein de choses.’   Elles ne me disaient pas que c’était plus facile dans leur vie mais que c’était  plus vivant et qu’elles avaient  la conviction d’avoir changé et compris, et que la vie paraissait beaucoup plus facile à vivre.

C’est alors que j’ai décidé de l’offrir à tout le monde, autant aux hommes qu’aux femmes.  Je l’ai  même donné en Belgique et les mêmes commentaires ont été reçus.

Bienvenue dans cet atelier à tous ceux et celles qui ont le goût d’expérimenter leur colère comme une force positive réelle.

Un bel atelier à vivre!